CHO OYU - 8201M
 
Coucher de soleil sur le Cho Oyu vu depuis le camp de base chinois.
Le sommet du Cho Oyu vu depuis le camp 1
Sommet du Cho Oyu avec l'Everest en arrière plan
Envol d'un cerf-volant à 7100m. 

Galerie photo
Récit et et déroulement par étape
Retour d'expérience
 

TOPO RAPIDE POUR L'ASCENSION DU CHO OYU

CB ( 5 à 7 heures -> C1 )

  - Longue moraine le long du glacier
  - Remontée de la "killer slope" ( pente caillouteuse facile mais tuante )

C1 ( 6 à 8 heures -> C2 )

  - Large arête de neige
  - A mi chemin, passage de la cascade de glace ( très raide sur 15 à 20 mètres )
  - Traversée d'un plateau
  - Contournement par la droite d'une zone de séracs

C2 ( 4 à 5 heures -> C3 )

  - Remontée d'une grande pente de neige en tirant à gauche ( n'en finit jamais ! )
  - Prise de pied et remontée sur un éperon peu marqué

C3 ( 8 à 10 heures -> sommet )

  - Franchissement de la barre rocheuse, puis d'une zone chaotique ( 4m en mixte )
  - Remontée sur cordes fixes d'une grande et raide pente de neige.
  - Passage des strates de rocher ( facile )
  - Remontée du plateau sommital ( 1h30 à 2heures de marche )

Sommet

  Kathmandu -> Tingri -> Camp de base chinois

Classiquement, le camp de base du Cho Oyu s'atteint au départ de Kathmandu. On parle de camp de base chinois car : c'est le terminus de la piste accessible aux 4x4, il y a une présence chinoise qui contrôle le passage des expés, et on y passe quelques nuits pour s'acclimater. Le camp de base réel pour l'ascension du Cho Oyu, appelé camp de base avancé ou CBA, est situé à une trentaine de kilomètres du camp de base chinois et à 5km environ des pentes d'attaque du Cho Oyu. Le piège du CBA est qu'il est l'un des plus haut du monde ( 5700m ), et d'une approche trop rapide pour une acclimatation idéale.

La voie normale du Cho Oyu s'effectuant par sa face ouest coté Tibétain, au départ de Kathmandu il faut donc traverser la chaîne de l'Himalaya, puis revenir sur le Cho Oyu situé à cheval sur la frontière Népalo-Tibétaine. La chaîne de l'Himalaya prend place entre la plaine népalaise à 1000 mètres d'altitude, et le plateau tibétain à plus de 4000 mètres d'altitude. La différence de niveau et l'écoulement des eaux ont entaillé de pronfondes gorges sur des dénivelés gigantesques. Le versant népalais est arrosé par les nuages venant de la mer et n'arrivant pas à franchir cette barrière montagneuse ( mousson ), alors que le versant Tibétain est beaucoup plus aride.

Non loin de Kathmandu, une faille dans la chaîne de l'himalaya a été exploitée pour y construire une route, ou plutot une piste, permettant de passer d'un coté à l'autre. La plupart des cols himalayens sont encombrés de glaciers accessibles uniquement aux caravanes de yaks, mais ce passage est une exception et a permis de construire une liaison Kathmandu - Lhassa. En période de mousson, la route prenant place sur des flancs montagneux très encaissés, il est courant que la route soit coupée par des écroulements ou des coulées de boues; il faut alors engager des porteurs et faire des transbordements dans d'autres véhicules. Le voyage entre kathmandu et le camp de base chinois est donc assez aléatoire.

Le premier gros point de repère après Kathmandu est la frontière chinoise, logée au fond d'une étroite vallée dans laquelle coule une rivière tumultueuse franchie par le pont de "l'amitié". Zanghmu est la ville frontière, coté tibétain, une assez grosse ville chinoise plutot artificielle, entièrement à flanc de montagne dans un cadre très verdoyant. Il est possible d'y dormir, mais en général on se contente de s'y restaurer et on pousse jusqu'à Nyalam ( 3700m ), fin des gorges et de la verdure, début du plateau tibétain et des terres arides. Au départ de Nyalam, le paysage change rapidement, les vallées deviennent immenses, larges et plates, c'est le plateau Tibétain ! Passage d'un col à 5050m, où si le temps est beau il y a une vue magnifique sur le shishapangma, 8016 mètres. Ensuite c'est la descente sur Tingri ( 4300m )Tingri ( 4300m ), dernier village à l'approche du Cho Oyu, village du bout du monde où l'electricité arrive pourtant. Tingri, avec sa garnison, fait penser à une ville fantome. Elle est au milieu de nulle part, avec une seule rue principale, droite et parfaitement plate. Du haut de la petite colline qui jouxte Tingri, il y a une vue magnifique sur les environs, et dans le lointain on peut apercevoir l'Everest et le Cho Oyu.

L'étape Tingri - camp de base chinois ne prend que 2 heures de 4x4. Sans imprévus exeptionels, Kathmandu - le camp de base chinois se fait en général en trois jours, ce qui n'est pas très raisonnable pour passer de Kathmandu à 1300m, à l'altitude du Mont-Blanc, équivalente à celle du camp de base chinois ( 4800m ). Au camp de base chinois, quelle vue sur le Cho Oyu !
 

   
 
Vue générale du camp de base chinois à 4800m
A mi route du camp de base avancé, 5200m, vue sur le Cho Oyu
 

  Camp de base chinois -> Camp de base avancé

La large et plate vallée dans lequel se situe le camp de base cinois canalise le regard vers le lointain et le col enneigé du Nangpa La avec à sa droite un sommet imanquable présentant une grande face glacière, le ?? 6666m, et à sa gauche, plus renfoncé derrière quelque contreforts, le Cho Oyu.
Une trentaine de kilomètre nous séparent encore du vrai camp de base d'attaque du Cho Oyu : Le CBA. Après quelques jours d'acclimatation au camp de base chinois, la montée au CBA s'effectue sur 2 jours. En bout de vallée, on peut apercevoir une moraine frontale qui obstrue le passage. Il va falloir l'atteindre, la longer par la gauche, puis progresser dans le goulet formé par la montagne et la moraine latérale de la rive droite d'un énorme glacier. Goulet est un bien petit mot pour un passage à fond plat qui atteint parfois 200m de large ! A partir de ce moment, la montée devient difficile. Petit à petit les 5000m sont largement dépassés, et on est bien content d'instaler le camp sur une large zone plane et herbeuse vers 5400m.
La journée du lendemain concrétise non pas un grand dénivellé, bien qu'avec les montées/descentes successives on en fait plus que prévu, mais une progression dans des éboulis morainiques plus ou moins marqués. Il faut entre autres traverser un pierrier cahotique qui est en réalité un glacier qui vient se jeter perpendiculèrement dans le grand glacier précité. Le meilleur chemin, balisé par des cairns, est difficile à suivre, ils y a des cairns un peu partout et certains conduisent à des impasses. Enfin, la glace n'est pas visible car plus ou moins recouverte de pierres, avec plus ou moins de mal, on fini toujours par rejoindre l'autre rive.
Entre 2 montagnes on peut apercevoir le Cho Oyu qui semble encore bien loin par rapport à l'altitude qui commence à sérieusement se faire sentir. Le Cho Oyu disparait derrière la montagne au pied de laquelle le sentier passe, et en comprenant qu'il va falloir la contourner, nous percevons vite que nous ne sommes pas au bout de nos peines. Surtout lorsque l'on arrive au pied d'une pente, pas si terrible en soit, mais à plus de 5600m, ...
Cette pente mène au sommet d'une crête morainique, et longeant cette crête dominant le glacier, le chemin continue à prendre modérément mais surement de l'altitude. Le contournement de la montagne semble n'en pas finir, mais c'est bientot la fin ! Au détour d'un virage, si le temps est beau, la face ouest du Cho Oyu, celle qu'il faut gravir, apparait. Premières impressions ! Le CBA est alors à 10 minutes.
 
   
 
Brouillard et neige sur le camp de base
Les panneaux solaires de notre camp de base
 

  Camp de base avancé - Camp 1

Le camp de base avancé offre une belle vue sur la face ouest du cho oyu, celle qu'il faut gravir. On s'apertçoit tout de suite que l'on est encore assez loin de l'attaque proprement dite de la montagne. Pour atteindre les premières pentes, il faut prendre pied sur le glacier, le remonter, et continuer sur la rive droite de sa branche gauche, car les 2 flancs accrochés à la face ouest du Cho Oyu donnent naissance à 2 branches glaciaires convergeant en un seul bras en direction du CBA. La progression sur ce glacier est assez facile, la branche que l'on suit, la plus importante, possèdant une grosse moraine de surface. Les crampons ne sont pas nécessaires. Si il n'y avait pas de cairns pour jalonner le meilleur chemin dans ce dédale de pierres et de crevasses, il serait facile de perdre le fil de la bonne trajectoire, voire de se perdre complètement dans la nuit.
Lorsqu'on effectue ce trajet pour la première fois, il est magnifique ! Il longe d'impressionnants pénitents de glace et on découvre un paysage nouveau, spécifique à l'himalaya. Une fois que l'on est arrivé au pied du Cho Oyu, on comprend vite qu'il y aura moins d'enthousiasme à faire ce trajet de manière répétée ! Il est long, 3 heures ou plus sur glacier pour ne gagner que quelques mètres de dénivelé, et il devient rapidement ennuyeux.
Avant d'arriver à grimper effectivement sur le Cho Oyu, il faut donc contourner très loin par sa gauche l'éperon principal du Cho Oyu, avec l'impression d'un contournement qui n'en finit jamais, pour arriver à hauteur d'un cirque bien caché creusé dans la montagne. Le fond de ce cirque est occupé par un petit glacier qui se jette dans la branche que nous venons de remonter. Pour pénétrer le cirque, il faut emprunter la moraine rive droite de ce petit glacier. C'est à partir de ce changement de direction que la montée sérieuse commence ! La première étape est de gagner le fond plat du cirque qui est déjà surélevé de 150m par rapport au glacier principal. Cela conduit au pied de la "killer slope", la deuxième étape. Cette pente, un pierrier orienté plein sud donc rarement enneigé, s'appelle ainsi non pas pour sa difficulté technique ou sa dangerosité, mais parce que l'altitude aidant elle est interminable, usante car pleine de pierres instables, et elle tue le moral ! Après environ 2 heures pour la monter, elle se termine à 6400 mètres et marque la fin de la partie rocheuse de l'ascension, qui après un replat, repart en éperon neigeux. Le camp 1 prend place sur le replat. Il offre une superbe vue sur l'éperon neigeux qui se perd ensuite au milieu de la face ouest du Cho Oyu.
 
     
 
 
 
 

  Camp 1 -> Camp 2

L'arrivée au camp 1 est surprenante. On passe d'un monde rocailleux appartenant plutôt au type moyenne montagne, au monde enneigé et immaculé de la haute montagne. On voit très nettement la suite de l'ascension qui continue par une très belle arête de neige perpendiculaire à la face ouest, et qui vient se perdre dans celle-ci. Chaque coté de l'arête donne sur un flanc de la montagne. Cette arête n'est ni très longue, ni très difficile, quoique quelques cordes fixes sont les bienvenues pour s'aider. Il faut 2 à 3 heures pour la remonter, car à partir du camp 1 la progression devient vraiment lente. L'arête s'élargit progressivement et devient très vite une succession de grosses bosses de plus en plus large. On peut considérer qu'elle se termine lorsque l'on arrive à la cascade de glace vers 6700m, la plus grosse difficulté technique de l'ascension. Cette cascade qui est une barre de sérac faisant la jonction entre la face ouest et l'arête ouest est plus ou moins marquée selon les années, mais présente toujours un mur de glace à franchir qui présente un certain engagement. Le piolet est indispensable, et avoir déjà taté de la cascade de glace est un avantage certain même si la présence d'une corde fixe aide bien. La difficulté réside aussi dans l'énergie de pointe nécessaire à cause du poids du sac et de l'altitude. La cascade de glace ne vaut le coup d'être franchie que si l'on veut se rendre au camp 2. Sinon, inutile de gaspiller de l'énergie. Le haut de la cascade, se situe à la moitié du chemin pour aller au camp 2. Autant dire que les choses sérieuses ne font que commencer. Il n'y a plus de difficultés techniques, mais avec l'altitude et l'état de fatigue qui va augmentant, il est de plus en plus dur d'avancer. Il faut encore compter 3 heures ou plus du haut de la cascade, pour atteindre le camp 2. Un grand plateau quasiment plat fait suite à la cascade. Pour ne pas s'y perdre en cas de brouillard, des jalons ont intérêt à être posés. A la fin du plateau, il faut franchir une 2ème vague de séracs, moins marquée sur la droite. Le piolet est utile en piolet canne en complément des cordes fixes, mais la pente ne dépasse pas les 45°. Les cordes fixes sont bien utiles pour se tirer sur les bras et moins solliciter les jambes.
Le camp 2 est situé sur un grand plateau au pied d'une grande pente de neige. Tant que l'on n'aperçoit pas la grande pente de neige située sous une barre rocheuse qui traverse toute la face ouest du Cho Oyu, le camp 2 est encore loin en temps. Au fur et à mesure que cette pente se dévoile, on touche au but, mais c'est du genre qui n'en finit jamais! Enfin la montée s'aplannit, les séracs sont contournés, et le camp 2 ( 7100m ) apparait. De part sa situation au pied de cette grande pente, après de fortes chutes de neige le risque d'avalanche n'est pas négligeable.
 
 
 
Vue sur la montée vers le C2 prise du C1
La cascade de glace, à mi chemin entre C1 et C2
Après la cascade de glace, le C2 est encore loin !

  Camp 2 -> Camp 3

Depuis le camp 2, la domination des sommets environnants s'accentue. Le paysage caché derrière la barre de montagnes faisant face au camp de base avait commencé à se dévoiler au camp 1. Avec 700m de hauteur de hauteur en plus, le champ de vision est encore étendu. Un enchevètrement de nombreux pics enneigés donnent une dimension typiquement himalayenne au paysage. Une bonne observation permet à l'esprit de commencer à mieux s'y retrouver dans la structure géométrique des lieux.
Le camp 2 n'est pas visible du camp de base, car celui-ci étant en contre bas du plateau, le dessus du plateau est caché. D'ailleurs aucun camp n'est visible du camp de base car ils sont tous sur des replats. Par contre, en venant à pied au bord du plateau, le camp de base peut toujours s'apercevoir, perdu dans l'immensité grandissante du champ de vision.
La montée vers le camp 3 débute par la traversée du plateau vers la pente de neige qu'il va falloir gravir en tirant à gauche pour rejoindre un petit éperon neigeux formant une excroissance sur le haut de cette pente. Le camp 3 prend place à la fin de cet éperon, là où il s'élargit pour se refondre dans la ligne de pente générale. Cet endroit, moins raide, permet de loger une dizaine de tentes. Pour franchir les 400m de dénivelé, il faut environ 5 heures. 5 heures qui en semble 10 car la progression en ligne droite dans cette pente tout de même assez raide se fait très lentement, et quoique l'on se dirige vers l'éperon et que les heures virtuelles passent, on a l'impression que le but est toujours aussi loin. Ce sentiment qu'une demi-heure réelle vaut une heure dans la tête est certainement du à l'effort intense nécessaire pour avoir une vitesse d'avance misérable. Lorsqu'enfin on touche l'éperon, c'est déjà une bonne chose d'avoir cette pente monotone derrière soi. Il y a quelques pas bien raides pour prendre pied sur le sommet de l'éperon, et avec une dernière heure d'effort laborieux pour couvrir une distance minable, on atteint le camp 3 présumé à l'altitude de 7500m, et peut-être plutôt 7600. C'est lorsque l'on se retourne et que l'on admire le paysage que l'on se sent suspendu dans le ciel ! Maintenant il ne reste plus qu'à passer une nuit à cette altitude, tout une épreuve !
 
   
 
Le camp 3. Paysage de pics et de sommets.
Le camp 3 en regardant en direction du sommet
 

  Camp 3 -> Sommet

Au camp 3, il ne faut pas faire de faux pas sans crampons sous peine de retourner illico au camp 2 en 5 minutes ! Arriver au camp 3 est une chose, mais c'est après y avoir passé la nuit que l'on sait si on est suffisament acclimaté et en forme pour continuer sur le sommet. A cette altitude l'état de santé se dégrade vite. Je pourrais décrire la problématique de l'altitude, mais dans cette présentation, ce n'est pas mon propos principal.
Quitter le camp 3 à 4 heures du matin est l'idéal. Mais le froid et la difficulté de se mouvoir sont là pour vous en oter toute envie. Il faut se battre pour, lorsque le temps le permet, partir de bonne heure. Les matinées sont beaucoup plus ensoleillées que les après-midi, et plus on arrive tard au sommet, plus le paysage a des chances d'être bouché. Au petit matin, lorsque L'on est enfin opérationnel, on reprend de nuit droit dans la pente de neige vers le sommet. Le froid est très vif, et même si vous vous sentez bien physiquement, il peut vous stopper et remettre en cause votre ascension. En 3/4 d'heure on arrive à la fameuse deuxième grosse difficulté technique de l'ascension du Cho Oyu : la barre rocheuse ! Cette barre traverse la face ouest du Cho Oyu sur toute sa largeur. Heureusement à hauteur du camp 3 elle n'est pas très haute ( 4m ) et le rocher est de type mixte. En s'accrochant avec une poignée sur une corde fixe ( opération délicate à cause du froid ) et en s'aidant de ses crampons, il est possible de la passer sans trop de difficultés. En fait on se focalise sur le passage de cette barre, alors que cela représente peu de chose sur la dernière étape.
Au dessus de la barre rocheuse, on débouche dans une pente de neige assez raide parsemée de préominences rocheuses qu'il faut contourner. La pente avoisine les 45° et les cordes fixes sont les bienvenues pour se tracter. Les changements de cordes ne sont pas toujours faciles, et doubler quelqu'un n'est pas des plus simple. A la sortie de cette première pente, on débouche sur une autre pente moins raide, très large, très haute, très régulière et tout en neige. Cela donne un choc au moral car on s'aperçoit que tout ce que l'on vient de monter n'était que l'apéritif ! Question avalanches, cette pente n'inspire pas du tout confiance. Elle est entièrement équipée de cordes fixes mises bout à bout sur 300m de longueur. Rien que de voir la distance à remonter, on est fatigué d'avance. Il faut pourtant bien s'y coller et perdre le moins de temps possible, le plus dur pour le moral reste encore à venir. Enfin la pente s'applannit, c'est la fin définitive des cordes fixes, on arrive au pied des strates rocheuses qui se situent sur la gauche de la bosse sommitale et que l'on aperçoit très bien du pied de la montagne. Une petite pause, et c'est repartit pour une montée en zig-zag à travers ces strates rocheuses. Elle ne paye pas de mine, mais il faut en venir à bout ! Nous ne sommes plus très loin de la barre des 8000. Puis il ne reste plus que quelques mètres avant la dernière inflexion de pente qui ne laisse place qu'au ciel. Avant cette inflexion, le terrain semble connu, car même si c'est la première fois qu'on le foule, on l'aperçoit depuis le bas et il est dans la continuité du camp 2. Par contre, en ayant passé cette rupture de pente, on débouche sur le plateau sommital en terrain totalement inconnu. C'est comme une sorte de privilège car seuls ceux parvenus jusque là peuvent le voir. D'ailleurs ce que l'on découvre montre que l'on est encore loin d'être arrivé. En fait de plateau, cela continue de monter légèrement et ce dans un large rayon. Cela fait un peu comme si on débouchait au fond d'une demi baignoire très évasée. Quel est le bord le plus haut : question difficile ! Celui de gauche est plus marqué et forme une colline ( Petite pointe aigue que l'on devinne du CBA ). C'est un élément trompeur car là n'est pas le sommet. Cette information connue, cela donne un coup au moral, car sachant que le vrai sommet est plus haut et que l'on aurait déjà bien du mal à gravir cette colline, ça promet ! En fait il faut garder un axe central et continuer vers le fond en laissant la colline à main gauche. Après une heure de marche, on se rend bien compte que cette colline est un leure car nous la dominons. Le plateau neigeux n'en à pas pour autant diminué, car il s'agrandit encore; nouveau coup au moral ! Il faut prendre à environ 45° à droite comme si on voulait atteindre l'angle droit de la baignoire. Et alors que l'on y croit plus, une montagne commence à dépasser de la ligne de crête. C'est l'apparition magique de l'Everest, encore quelques pas et c'est la fin du plateau qui débouche sur l'autre versant. Mais est-ce le sommet à 10 mètres près ? Rien n'est moins sur ! A 100m à droite comme à 100m à gauche, tout est plat. L'idéal est d'être avec quelqu'un qui connait, et je n'ai pas eu cette chance. Même les petits drapeaux trouvés sur place ne m'ont pas convaincu d'être à l'exact emplacement. A cause de cette incertitude, je trouve le sommet décevant. Mais heureusement, la vision de l'Everest qui n'est possible que lorsque la fin du plateau est atteinte, confirme que l'ascension est réussie.
 
 
 
Durga déploie le drapeau Népalais au sommet
Daniel Mazur au sommet du Cho Oyu : vue sur l'Everest.
Deux jour après, j'arrive au sommet en fin d'après midi.

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